La mairie met à notre disposition un incroyable outil de cartographie électorale.
Et le résultat est incroyable. Car on voit qu’Aix est une ville plus que jamais éclatée avec des sociologies très très très… différentes.
On peut voir que le RN (en bleu) arrive en tête dans tous les quartiers hors centre villes, Luynes, plateau de Puyricard-Couteron, Les Milles, la Duranne, Celony… avec presque partout entre 30 et 40%. On est très loin de l’image d’un RN captant le mécontentement des classes populaires… et on voit là plutôt un basculement du vote de droite qui n’est plus encadré et contrôlé par une municipalité Joissains à bout de souffle. On est très loin de l’image de quartiers soumis à une immigration massive et une insécurité croissante…. votant en réaction pour le RN. Si sentiment de relégation il y a, il est visiblement plus territorial que social. Et on a là des quartiers votant classiquement à droite qui ressentent une envie d’être pris en compte… Une étrange et inquiétante colère de la bourgeoisie.
Le vote pour la majorité macroniste (en jaune) est lui très massivement dans les quartiers Est et nord Est. Visiblement la population y est plus en phase avec le président actuel. Et son discours sur la strat up nation… Et c’est donc dans ces quartiers historiquement les plus riches qu’on voit Renaissance capter le vote historique de droite modérée.
Pour la gauche il y a deux géographies. Ce sont d’abord les quartiers populaires, Beisson, Encagnane, Corsy, Le Jas, la Pinette, qui ont (avec des taux d’abstention plus élevés qu’ailleurs) mis en tête Manon Aubry (en rouge) à plus de 30%. Le discours sur la créolisation, la lutte contre l’islamophobie, la lutte pour le pouvoir d’achat, le soutien à la Palestine semblent porter dans ces quartiers où les classes populaires et les personnes issues de l’immigration sont nombreuses.
Quant au vote Glucksmann (en rose) il est très majoritairement situé dans le centre ville avec des scores plus de 25%. Là où l’on trouve plus d’étudiants et de classes moyennes de ce que Bourdieu appellerait la petite bourgeoisie culturelle ou les classes moyennes. Le discours très positif sur l’Europe, l’écologie, la solidarité internationale trouve un large écho dans ces quartiers. Il est assez incroyable de voir que c’est une cartographie très proche du vote Cohn Bendit. On a là un électoral social démocrate écologiste.
S’il faut en tirer une idée c’est que la politique municipale aixoise est loin de lier les quartiers entre eux dans une communauté et une identité municipale. Elle semble au contraire créer une ville de plus en plus éclatée où les quartiers se font face… et où les ressentiments semblent grimper. On est très loin de l’image d’Epinal vendue par la majorité en place.