40 000 euros pour les associations algérianistes aixoises.

Nous avons voté, au conseil du 12 février, contre les 40 000 euros de subvention donnés par la ville au Collectif aixois des rapatriés.

Le CAR, avec le soutien de la ville, le 6 février, a organisé un rassemblement contre le rapport de Benjamin Stora. En voici quelques photos où le premier adjoint de la ville, Gerard Bramoulé, a violemment attaqué les travaux de Benjamin Stora et ses préconisations pour une réconciliation des mémoires en France et en Algérie autour de ce conflit tragique. C’est cette position, anti Stora, qui a été défendue, en plein conseil municipal pour justifier cette subvention importante, par le premier adjoint.

Au moment où nombre d’associations se voient signaler des baisses de subvention, rien de tel pour le cercle algéraniste aixois.

Quant aux positions prises par le CAR elles sont problématiques.

Il me semble, que pour apaiser les mémoires de cette tragédie, il faut reconnaitre toutes les victimes : que ce soient les harkis victimes du FLN et de l’abandon de la France, les soldats et civils français victimes du FLN, les civils et soldats français victimes de l’OAS et les algériens victimes des horreurs de l’armée française. Sachant que chacun a commis des horreurs. Et ce n’est pas en instrumentalisant de manière électorale les mémoires des harkis et pied noirs que se fera une réconciliation. Nous en sommes avec le CAR assez loin.

Or réconcilier les mémoires, c’est ce que propose le rapport Stora, me semble t’il. Car il demande  de :

  • Constituer en France une commission « Mémoire et Vérité » chargée d’impulser des initiatives communes entre la France et l’Algérie sur les questions de mémoires ;
  • Commémorer les différentes dates symboliques du conflit (accord d’Evian le 19 mars 1962, hommage aux harkis le 25 septembre, et répression des travailleurs algériens en France le 17 octobre 1961) ;
  • Restituer à l’Algérie de l’épée de l’émir Abdelkader, héros de la résistance à la colonisation française au XIXe siècle ;
  • Reconnaître l’assassinat de l’avocat et militant politique Ali Boumendjel, pendant la bataille d’Alger en 1957 ;
  • Mettre en place une commission mixte d’historiens français, et algériens, pour faire la lumière sur les enlèvements et assassinats d’Européens à Oran en juillet 1962 ;
  • Poursuivre les travaux sur les essais nucléaires français dans le Sahara et leurs conséquences, ainsi que celles de la pose de mines antipersonnel durant la guerre ;
  • Faciliter les déplacements des harkis et de leurs enfants entre la France et Algérie ;
  • Encourager la préservation des cimetières européens en Algérie, ainsi que des cimetières juifs et des tombes des soldats algériens musulmans morts pour la France pendant la guerre d’Algérie ;
  • Avancer sur la question des archives, avec comme objectifs le transfert de certaines archives de la France vers l’Algérie, et d’autre part permettre l’accès aux chercheurs des deux pays aux archives françaises et algériennes ;
  • Réactiver le projet de Musée de l’histoire de la France et de l’Algérie, prévu à Montpellier et abandonné en 2014;
  • Faire entrer au Panthéon l’avocate Gisèle Halimi, figure d’opposition à la guerre d’Algérie ;
  • Créer une commission franco-algérienne sur l’avenir du canon « Baba Merzoug »  ;
  • Ériger des « lieux de mémoire » sur quatre camps d’internement d’Algériens en France.

Pendant ce temps là , la mairie préfère promouvoir « l’Oeuvre française socioculturelle » lors de la colonisation comme le montre la convention avec l’association (CAR) dont les but sont clairs.

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