La Cour d’Appel de Montpellier vient de condamner Maryse Joissains à « 8 mois de prison avec sursis et 3 ans d’inéligibilité. »
En juillet 2018, le tribunal correctionnel de Montpellier avait déjà condamné Maryse Joissains à « un an de prison avec sursis et une peine de dix ans d’inéligibilité » pour « favoritisme, prise illégale d’intérêts et détournements de fonds publics ». Il s’agissait alors de sanctionner la promotion interne au sein de la mairie d’Aix de son chauffeur et intime Omar Achouri. Je me réjouis d’avoir dès 2013 soulevé l’affaire https://www.laprovence.com/article/edition-aix-pays-daix/2317242/cyril-di-meo-ps-en-quete-depuration-ethique.html Elle était en 2018 aussi condamnée pour avoir embauché à la communauté du Pays d’Aix (CPA) une collaboratrice en charge de la protection animale alors que ce domaine ne relevait pas des compétences de cette collectivité.
Mme Joissains avait alors immédiatement fait appel. Jugé une deuxième fois, cette fois ci par la Cour d’Appel de Montpellier, en mai 2019, la maire d’Aix avait alors été condamnée à six mois d’emprisonnement et un an d’inéligibilité et d’interdiction du droit de vote. Mme Joissains avait de nouveau contesté le jugement et saisi la Cour de Cassation.
En février 2020, la Cour de cassation avait confirmé la culpabilité de Maryse Joissains pour « prise illégale d’intérêt et détournement de fonds publics » mais avait cassé la peine d’inéligibilité pour une erreur de forme des juges de la Cour d’Appel. La peine n’étant pas justifiée correctement…. 100% coupable donc mais temporairement non sanctionnée. Maryse Joissains, avec son talent de communicante, avait réussi à se faire passer pour une innocente victime du système judiciaire et avait pu se présenter aux élections municipales aixoises, faute de sanction prononcée. La Cour de Cassation avait alors renvoyé devant la Cour d’Appel pour une nouvelle décision sur la peine encourue. Ce 7 décembre elle vient de tomber, ce sera donc « 8 mois de prison avec sursis et 3 ans d’inéligibilité. »
Les juges ont condamné ce que l’avocat général avait dénoncé : un véritable « système clientéliste » régnant sur la ville.
Il serait normal que Mme Joissains accepte enfin sa sanction et se retire de la mairie d’Aix. Hélas le droit permet à Mme Joissains de faire appel de nouveau et de suspendre ainsi l’exécution de la peine. Elle devrait donc disposer d’encore quelques mois pour préparer la transmission de la mairie à sa fille et gagner quelques mois de mandat dans son règne de 20 ans sur la ville.
On ne peut qu’être consterné que ce soit encore à travers la chronique judiciaire que l’on parle d’Aix et que des arguties aient permis à Mme Joissains d’échapper à sa peine avant les élections municipales.
Non Aix n’est pas condamnée au clientélisme. Non Aix n’est pas condamné à être gérée par une dynastie.