Une enquête du Parisien sur la ville du quart d’heure.
La Provence évoque cette enquête.
« Les résultats viendront avec le temps » : Aix-en-Provence dernière du classement des « villes du quart d’heure »
Par A.Bi. La Provence Publié le 15/01/24 à 20:20
Selon un récent classement, établi par Le Parisien, la commune arrive dernière sur 35 villes de plus de 100 000 habitants du palmarès des « villes du quart d’heure ». Un concept qui vise à positionner l’ensemble des services, commerces, offres culturelles, sportives… à 15 minutes à pied ou en vélo des habitants. La Ville se défend en expliquant que « ça prend du temps. »
Pouvoir réaliser ses emplettes, se rendre dans une salle culturelle, finaliser une démarche administrative, déposer ses enfants à l’école, travailler, le tout sans voiture : le concept de « la ville du quart d’heure », développé par l’urbaniste Carlos Moreno affiche l’ambition de repenser la ville de la proximité. Vaste programme quand on sait qu’en moyenne, sur une semaine, les salariés passent plus d’une journée complète dans les transports (individuels ou collectifs). Selon les chiffres de 2021 transmis par l’agence d’urbanisme du pays d’Aix (Aupa), au moment du lancement du séminaire municipal sur la ville de demain : 29 000 Aixois résident dans des centres de proximité, soit 22 % de la population. 60 % des commerces de la ville sont situés dans ces centres en périphérie du centre ancien, quand 75 % des Aixois vivraient dans un rayon de 15 minutes à pied ou 5 minutes à vélo des centralités.
Cette « ville du quart d’heure », Sophie Joissains en a fait sa ligne de conduite en matière de planification urbaine. Principe qui d’ailleurs est bien souvent mis en avant à l’occasion des cérémonies des vœux dans les quartiers. Pour autant, un récent palmarès réalisé par Le Parisien, classe Aix-en-Provence 35e sur 35 communes de plus de 100 000 habitants en matière de pratique de cette ville de la proximité.
Le concept, aussi séduisant soit-il, tout comme le classement peut prêter à la critique, Benjamin Pradel, sociologue et urbaniste alerte : « Il y a plein de manières de définir la ville du quart d’heure. Les variables qu’a pu choisir le journal, ne sont pas l’Alpha et l’Omega. La ville du quart d’heure, c’est un horizon, un concept ; et un concept ça se décline dans des actions.«
Néanmoins, l’information peut-elle écorner la communication de la majorité aixoise ? « Aix est engagée sur cette voie depuis seulement deux ans. Les résultats viendront avec le temps« , justifie le maire, rappelant que le professeur Carlos Moreno avait d’ailleurs été l’invité des troisièmes Assises de l’attractivité en 2021.
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« Aix 2040 » en marche ?
Le constat est tout aussi cinglant dans les rangs des élus de la gauche aixoise. « C’est un bon slogan, souriait Cyril Di Meo (Aix en Partage). Mais tellement caricatural alors qu’on a encouragé le mitage urbain, sans penser les transports. C’est ce que nous dénonçons depuis de nombreuses années« . La Duranne ne pouvait passer au travers des critiques : « On attend d’arriver à la fin du programme de construction pour penser les services. » Et le socialiste de relever une tournure régulièrement entendue lorsqu’on est dans ces centralités périphériques : « Les gens disent ’je vais à Aix’ c’est assez surprenant. C’est le cheval de bataille du maire, mais dans les faits, on n’y est pas« .
En réponse, la Ville affirme qu’elle met tout en œuvre en se dotant d’outils comme le périmètre de sauvegarde du commerce et de l’artisanat en centre-ville, voté en conseil municipal en juin 2023 et son élargissement aux centralités des quartiers et villages, qui devrait être abordé à la prochaine assemblée. « Si elle ne maîtrise pas un marché qui par définition est privé – celui du commerce – la Ville peut maintenant influencer l’installation de secteurs manquants dans ses centralités« , précise la mairie.
Loin de s’arrêter à ce classement, Sophie Joissains y voit surtout la « confirmation que le choix de la Ville de se lancer dans la mise en pratique de ce concept, est une bonne décision« .
« J’ai lancé un programme avec l’Aupa sur Aix 2040, dans lequel, justement, nous avons analysé quartier par quartier, les besoins pour qu’Aix devienne la ville du quart d’heure. Le diagnostic vient à peine d’être réalisé et les prescriptions, comme les outils pour les mettre en place, sont en marche.«
En cette période, faisons le vœu qu’une présentation détaillée en sera faite…
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