Aix-en-Provence : Magistrats « à l’idéologie gauchiste », pouvoir des juges « ouverture à la dictature », Maryse Joissains ne digère pas sa condamnation
Publié le 21/11/21 à 16h24 — 20 minutes
Maryse Joissains, définitivement condamnée depuis le rejet de son pourvoi en cassation début novembre à trois ans d’inéligibilité et huit mois de prison avec sursis pour détournement et prise illégale d’intérêts, s’est fendue d’une tribune incendiaire envers la justice.
Dans le magazine municipal d’ Aix-en-Provence, ville dont elle a été maire pendant près de vingt ans jusqu’à sa démission survenue peu avant sa condamnation, Maryse Joissains y dénonce « une justice inspirée à la fois par une idéologie gauchiste, un esprit de corps et une rare incompétence ». Et de conclure sa missive : « Le pouvoir des juges est l’ouverture à la dictature ».
« Cette lettre, c’est le chant du cygne »
Des propos qui, dans les rangs de l’opposition ne surprennent guère mais choquent toujours. Anne-Laurence Petel, députée et conseillère municipale LREM, a envoyé un courrier à Éric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux, et au Premier ministre, les enjoignant à « réagir avec la fermeté qui s’impose à l’encontre de l’auteur de cette tribune et du directeur de publication », en l’espèce sa fille et successeur à la tête de la ville,
Il s’agit « d’une diffamation envers l’institution judiciaire venant en plus de quelqu’un qui est condamné », estime-t-elle. Elle considère par ailleurs, sa fille complice de ces faits, celle-ci ayant tardé à transmettre au préfet la lettre de démission de sa mère, dont la décision de justice prévoyait pourtant l’effet « immédiat ». Cette lenteur aurait permis cette tribune dans le magazine municipal en sa qualité d’adjointe.
« C’est outrancier, c’est du Joissains »
Cette « lettre aux Aixois », « est hallucinante », juge Cyril Di Méo, conseiller municipal PS, qui ne s’en étonne pour autant pas plus que ça. « C’est outrancier, c’est du Joissains. Ceci dit, elle est coutumière du fait. Mais normalement elle fait ses sorties dans La Provence. En 78-79 déjà, après la condamnation de son mari [ex-maire également condamné], ils se pensaient comme « victimes des juges » ». « Cette lettre, c’est le chant du cygne », conclut l’élu socialiste.
Partager la publication "Des propos provocants de Mme Joissains dans le bulletin municipal."