Bonjour
Pour une réappropriation collective de l’espace public, je continué mes prises de parole et les séries de questions/réponses avec les Aixois. J’étais samedi 28 au Jas de Bouffan et samedi après midi au centre ville, et ce lundi 30 au marché d’Encagnane. Les sujets suivant ont été évoqués : sécurité, culture, jeunesse, quartier du Jas, cannabis, métropole, toilettes publiques.
En voici le résumé :
Question du public : Que ferez vous pour la sécurité à Aix ?
Ma réponse : Aix n’est pas une ville connaissant une aussi grande insécurité que Marseille, mais nous sommes quand même dans une situation qui se dégrade pour certains quartiers de plus en plus abandonnés. La police municipale dysfonctionne : c’est une armée mexicaine avec une douzaine de sous directeurs pour quatre vingt agents…Elu maire, je remettrai de l’ordre dans cette gestion. J’affecterai une partie des services de police municipaux aux maires de secteurs pour qu’ils puissent faire de l’îlotage. Je reverrai aussi les horaires de travail des policiers municipaux qui, aujourd’hui, ne sont quasiment plus présents la nuit. J’imposerai le travail en commun entre police municipale et police nationale, qui se concurrencent et ne se coordonnent pas. Mais la sécurité c’est aussi un travail de terrain et de prévention C’est pourquoi, je remettrai en route le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) que Mme Joissains a mis enterré.
Question du public : A Aix la culture est faite pour qui ? Pourquoi on ne fait rien pour nous au Jas ?
Ma réponse : Aix a une vision assez élitiste de la culture. Elle aide beaucoup les grands équipements et les grandes structures, elle fait peu pour les pratiques amateures et pour l’aide à la création. Quand on voit le gâchis d’équipements comme La Fonderie, toujours fermée, de la salle du Bois de L’Aune sous utilisée…c’est assez rageant ! Je crois qu’il faut redynamiser ces équipements de proximité. Il faut aussi enfin créer une salle de spectacle de 3000 places, où pourront se tenir des concerts de musique actuelle. L’idéal serait que cet équipement héberge aussi des salles de répétition pour l’aide à la création. La mairie pourrait aussi créer un « pass culture » qui fournirait aux jeunes créateurs une aide juridique et une aide à la diffusion.
Question du public : Que pouvez vous faire pour le Jas, qui a la taille d’une grande ville mais qui est sous-équipée et délaissée ?
Ma réponse : Aujourd’hui, le quartier du Jas est abandonné comme beaucoup de quartiers. Des équipements existent mais sont sous-utilisés : salle des Cèdres, salle des Amandiers et salle du Bois de l’Aune. Faute de faire confiance aux habitants, la municipalité Joissains gâche l’opportunité de faire de ces équipements le socle d’un tissu social et associatif vivant.
Pour le cas particulier du Jas, son problème majeur est qu’il manque d’une « centralité », un lieu qui soit le noyau du quartier. Cela pourrait être assez simple. On pourrait faire, comme dans certaines villes, une halle là où se tient le marché, avec, tout autour, quelques salles collectives et un centre social digne de ce nom… Car aujourd’hui ce qui se passe au Château de l’Horloge est une honte ! C’est, me semble t-il, un véritable cœur de village qu’il faut créer, en concertation avec les habitants, afin de redynamiser un quartier qui a la chance d’avoir de nombreux espaces verts et des parcs (souvent mal entretenus). Quant aux équipements sportifs, ils profitent peu aux habitants du quartier…comme on peut le voir avec le tennis…
Question du public : Etes vous pour la dépénalisation du cannabis
Ma réponse : Ce sujet n’est pas au pouvoir du maire. Mais ma position personnelle sur le sujet est qu’il faut un usage contrôlé du cannabis. Pour certains, le cannabis est un produit dangereux. Mais ces cas sont rares, et aujourd’hui la plupart des consommateurs en font un usage modéré et festif. On pourrait se satisfaire de la situation actuelle de relative tolérance judiciaire, si la consommation ne s’accompagnait pas d’un trafic considérable laissé aux trafiquants et aux délinquants. Quand on voit les violences marseillaises, il est clair qu’une grande partie d’entre elles viennent des conflits mafieux pour le contrôle de cet immense marché. Pour casser la rente des trafiquants et assainir les quartiers gangrenés par ces réseaux, je crois que l’Etat devrait réfléchir à une production et à une distribution légalisées et encadrées, comme l’alcool et le tabac. Mais le maire d’Aix n’aura aucun pouvoir sur ce sujet.
Question du public : Etes vous pour la métropole ?
Ma réponse : « En matière de transport, de cohésion urbaine, de développement économique nous avons besoin de la Métropole. Le pouvoir du maire d’Aix dans la Métropole va être faible. Maryse Joissains nous a tiré une balle dans le pied avec ce dossier. Il y aura 13 ou 14 conseillers de la majorité municipale aixoise sur les 230 conseillers métropolitains. Maryse Joissains a bloqué, bloqué… et comme d’habitude, elle s’est pris la vague sur la tête : nous serons sous-représentés dans la future assemblée. La Métropole va nous coûter cher : 10 à 15 % du budget de l’agglomération vont sauter au nom de la Métropole. Sur un budget de 450 millions d’euros, je pense que la métropole va nous priver de 30 à 40 millions de budget. Et il y aura davantage de prélèvements sur les ménages du pays d’Aix, notamment à travers la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. Pour que la Métropole soit bénéfique à Aix, il faudra que le futur maire obtienne de la Métropole des investissements bénéficiant à Aix : la RD9, le redéploiement hors du centre ville de l’hôpital, la gare TGV, la Duranne, la desserte ferroviaire de la zone d’activité des Milles, une salle de spectacle de musiques actuelles etc… Il faudra un maire qui projette Aix dans la Métropole.
Question du public : Il n’y a pas de WC publics à Aix. Et ceux qui existent comme ceux du Palais de Justice ferment tôt. Que ferez vous pour ce sujet ?
Ma réponse : Certaines villes italiennes ont adopté une mesure très efficace. La municipalité confie à certains bars la fonction de toilettes publiques. Ces bars, sélectionnés pour la propreté de leurs toilettes et leur emplacement, disposent sur leur devanture d’une affiche « toilettes publiques ». Les touristes ou habitants d’Aix pourraient alors gratuitement les utiliser. En échange, la ville indemniserait ces commerces, parce qu’ils prendraient en charge une mission de service public.
Question du public : Pourquoi ne peut on pas trier ses déchets à Aix comme dans toutes les autres villes de France ?
Ma réponse : La gestion des déchets relève de la communauté du Pays d’Aix (CPA). Effectivement aujourd’hui la moitié des aixois ne sont pas touchés par le tri sélectif et ce particulièrement dans le centre ville. C’était pourtant une des missions principales de la communauté du Pays d’Aix. Sur ce dossier encore la présidente de la CPA a failli. Elle a préféré saupoudrer les associations du pays d’Aix pour des activités périphériques plutôt que de prendre à bras le corps un dossier traité correctement dans d’autres grandes villes qu’elles soient de gauche ou de droite. C’est encore un manque de volonté et d’efficacité et de volonté politique.
En vous attendant pour mes prochaines prises de parole en public, dont le calendrier sera disponible sur ce site.
Bien à vous
Cyril Di Méo