Au soir de la victoire de François Hollande en mai 2012, la gauche aixoise communiait sur le cours Sextius devant la permanence de Jean-David Ciot. On dansait, chantait et buvait des canons en pensant déjà à 2014. Autre élection, autre temps et autre comportement aujourd’hui. Le député de la 14 e a été mis en examen dans l’affaire Guerini et la fédération des Bouches-du-Rhône a été placée sous tutelle par Solférino. La primaire citoyenne d’octobre va donc se jouer dans un climat particulier. Si chacun des candidats déclarés affirme l’aborder dans un esprit sain de compétition, personne n’y va avec l’intention de faire des cadeaux aux collègues. Il faut réunir 20 parrainages socialistes et 400 citoyens pour le 10 juillet. Quand on sait qu’au départ, la haute autorité PS avait placé le curseur à 50 signatures socialistes et qu’Aix ne compte « que » 250 adhérents environ, ce premier tri semble en inquiéter certains.
Jacques Agopian y pense depuis longtemps à la mairie. En décembre 2012, il devenait président du nouveau groupe d’opposition “Agir pour Aix”. Cela provoquait par la même occasion la dissolution de “Tous ensemble pour Aix” et Medvedowsky et De Peretti étaient mis sur la touche. À la différence des autres candidats à la primaire, Agopian n’a pas fait de conférence de presse : “je suis un candidat naturel. Cela fait 20 ans que je fais de la politique dans cette ville et je suis président du groupe d’opposition”.
Édouard Baldo, lui, a été le premier en mars, à se déclarer candidat. L’avocat aixois qui érige “l’éthique” comme principe absolu a depuis présenté ses “cinq chantiers pour la ville” dont l’un, la gratuité des transports, n’est déjà pas partagé par tous les candidats à l’instar de Gaëlle Lenfant.
Cyril Di Méo arrivait dans la course en avril. Le prof d’économie, ancien conseiller municipal Vert de 2001 à 2008, entend “faire respirer la ville qui étouffe sous une chape de plomb”. Il vise ici clairement Maryse Joissains à qui il reproche sa gestion de la ville et des hommes. Le maire d’Aix lui avait répondu à ce sujet (voir notre site internet). Di Méo qui veut la transparence, a même rendu public son patrimoine.
Le printemps a ensuite inspiré deux nouveaux candidats qui se sont déclarés à quelques jours d’intervalle. D’abord la conseillère régionale Gaëlle Lenfant. Son bon score aux législatives face à l’UMP Christian Kert sur la 11 e circonscription n’est certainement pas étranger à sa décision de s’attaquer à la mairie. L’ancienne bibliothécaire qui habite le Jas-de-Bouffan aborde la primaire avec un esprit de compétition, pas “dans le désordre et le chaos”.
Dernier à entrer en lice, Jacky Lecuivre. Le secrétaire de la section locale « Nelson Mandela » se présente comme l’homme neuf de la primaire, et de la municipale en général, qui ne traîne aucune casserole (voir notre site internet). L’ancien sous-marinier et chef d’entreprise assume son manque de notoriété relatif au regard des autres candidats et promet de remplir le centre des congrès le 18 juin pour prouver le contraire.
André Guinde serait aussi candidat. Il l’a annoncé à ses camarades du PS en interne mais rien d’officiel pour le moment : “je fais partie des candidats potentiels”, nous a-t-il signifié. Appartenant à « Agir pou r Aix » présidé par Jacques Agopian, on pourrait s’en étonner : “mais lors d’une primaire ouverte il n’y a plus de hiérarchie” a ajouté le conseiller général qui ne voit pas d’un bon œil cette primaire : “c’est une perte de temps. En attendant Maryse Joissains fait campagne”’.