Lu dans La Provence un article fidèle à l’esprit de ma conférence de presse : un bon coup de balai, un renouveau démocratique avec la primaire et l’unité de l’opposition
Aix-en-Provence / Publié le jeudi 04 avril 2013 à 12H40
Candidat déclaré hier mercredi à la primaire socialiste, il en appelle – toujours – « à un large rassemblement de la gauche de la gauche au centre »
Quand on lui demande s’il a vraiment envie d’être maire d’Aix, Cyril di Méo, qui a ressorti le costume de campagne, évoque en conférence de presse, son lien affectif avec la ville, cette « vénérable institution » qu’est Sciences Po où il a traîné quelques utopies et ses jeans… C’est beau comme du Baldo (premier candidat déclaré à la primaire socialiste), avec vingt ans d’avance. S’il n’est plus le benjamin du conseil municipal où il a été élu à 26 ans, Di Méo reste « un petit candidat » à la primaire. Et qui dans un discours, tout en filigrane – il a promis de ne pas jouer « au tir aux pigeons » – met dans cette candidature un appel à « la raison » des candidats poids lourds et des autres, qui tissent leur toile en solo ou en meute mais en ordre dispersé.
Des campagnes, il en a fait sur des fronts variés mais a toujours développé de façon intangible la théorie d’un rassemblement « le plus large possible du centre à la gauche de la gauche« , seule méthode efficace, selon lui, pour faire sortir Maryse Joissains (UMP) de l’hôtel de Ville. « Mais je ne me résous pas à ce que la primaire soit un habillage cosmétique de candidats non déclarés« , raille-t-il, suivi d’un papal « Il ne faut pas avoir peur du débat« . Pendant que chacun cherche sa stratégie dans son coin, Di Méo se lance dans la bataille et joue la « carte jeune » : « Cela suffit maintenant que les représentants de la jeunesse et de la diversité soient là pour coller les affiches et jamais sur les listes », réclamant « d’ouvrir les portes et les fenêtres pour faire entrer un peu d’air frais » dans cette vie locale politique « en plein chaos« .
Même dans son camp, il ne le nie pas. Tout en sachant très bien face aux Medvedowsky, Guinde, Salord ou De Peretti et consorts, qu’il sera difficile de faire sans. « Si on rangeait les egos et que l’on se mettait tous à discuter autour d’une table, on verrait bien que ces gens ne sont pas si incompatibles. Le débat montrerait qu’il y a de nombreuses convergences. Et il est donc temps de passer aux vertus civilisatrices de l’hypocrisie« . Pour parler du fond. Ce qu’on nous promet dans toutes les réunions politiques du moment mais qui, au goût de Di Méo, tarde trop à venir face à une campagne primaire qui sera quasiment éclair.
Sur le fond justement, le candidat compte développer dans les semaines à venir trois thématiques de campagne : la dimension démocratique de la gouvernance qui a tant manqué, selon lui, aux années Joissains en proposant notamment « une large réorganisation des leviers de l’action publique – de l’office HLM à la Semepa en passant par la police municipale et en arrêtant de traiter les Aixois comme une clientèle » ; la question de l’urbanisme pour « en finir avec la pénurie de logements et la rente foncière organisées en évitant l’étalement urbain » mais encore des propositions pour la jeunesse… Une posture à la « Gemini le criquet« , comme lui avait soumis un jour Maryse Joissains. Une bonne conscience en somme. Si les Aixois voient en face trop de Pinocchio, une seule ne suffira pas.
CV EXPRESS
37 ans, marié, deux enfants, Cyril di Méo est enseignant en Sciences économiques et sociales au Lycée militaire.
En 2001, encarté chez les Verts, il est élu sur la liste de Jean-François Picheral (PS). Benjamin du conseil municipal, il fait figure de véritable opposant à Maryse Joissains au gré d’interventions acides et insolentes en séance. Deux ans avant la municipale de 2008, il évoque l’idée d’une primaire à gauche pour un large rassemblement, se fait rire au nez. Et s’embarque alors sur la liste de François-Xavier de Peretti (MoDem) où figurent aussi deux ex-UMP (Stéphane Salord et Bruno Genzana) et d’autres écologistes. La liste passe le cap du premier tour et s’échoue en triangulaire. Di Méo se fait virer des Verts, et évincer de la liste d’union de la municipale de 2009. Il revient avant la présidentielle de 2012 par la petite porte au Parti socialiste aixois pour faire la campagne des primaires, celle de Hollande et de Jean-David Ciot dans la foulée.
Article : Alexandra Ducamp / Photo : Serge Mercier
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